Histoire et origines des grands cabarets

Retour sur l’histoire et les origines des cabarets : ces lieux de fête emblématiques,  symboles de notre culture, et que nous envient beaucoup les étrangers. Nombreux sont ceux qui ont essayé de reproduire l’atmosphère incomparable des grands cabarets, sans jamais égaler la légèreté, la folie et l’incroyable envie de célébrer la vie typique de l’art de vivre à la française !

Aux origines des cabarets

Dans son sens premier, au 15e siècle, le mot cabaret (dérivé de l’ancien picard « camberete »), était un lieu où l’on consommait de l’alcool. Apparenté à une taverne ou à une auberge, on pouvait y boire, mais aussi y manger et parfois y dormir.

À Paris, au 19e siècle, les cabarets gagnent leur lettre de noblesse.

Pour pouvoir prétendre au métier de cabaretier à l’époque, les Maîtres et Gardes de l’Hôtel de Ville et le Procureur du roi devaient vous rédiger une autorisation. On dénombrait trois sortes de cabarets :

        • ceux à pot et à pinte qui vendent au détail et où l’on boit seulement,
        • ceux qui vendent à pot et à assiette où l’on boit et où l’on mange
        • et ceux qui donnent à manger, à boire et logent : les auberges.

Les cafés-concerts fleurissent à la Belle Époque

Le Chat noir, les Folies Bergères et quelques autres célèbres cabarets parisiens apparaissent au cours du 19e siècle. Ils proposent, par exemple, des cafés-concerts ou du théâtre.

Les cabarets : des lieux de fête et de mixité sociale

La célèbre affiche du cabaret Le Chat Noir
Voyagez dans le temps avec cette affiche emblématique, créée en 1896 par Théophile Alexandre Steinlen pour annoncer les festivités cabaret  Le Chat Noir.

Toutes les catégories socioprofessionnelles se retrouvent au Cabaret pour faire la fête.

Le Chat noir, créé en 1881 à Montmartre, fut l’un des premiers cabarets artistiques. Ce quartier populaire de la capitale regroupait quantité d’artistes, d’intellectuels et de touristes. Il représentait l’endroit où l’on pouvait se détendre après une journée de travail.

Les Folies bergères, quant à elles, sont restées ouvertes jusqu’au début du 20e siècle (pour mieux réouvrir quelques décennies plus tard). Ici, les clients se sentaient libres : parler, manger, fumer sans avoir à respecter des règles sociales ennuyeuses tout en profitant des numéros de cirque, de jongleurs, de clowns, des chanteurs et des danseurs.

Le Paradis latin tente de se différencier. Ce temple du cabaret parisien a été inauguré en 1899, tout juste quelques mois avant le Moulin rouge. Classé au patrimoine historique de la capitale, il fut à l’origine le théâtre latin construit en 1803 par Napoléon Bonaparte.

On venait y apprécier ballet, opérette, pantomime et autres excentricités. Les spectacles étaient de réels triomphes et la salle de spectacle ne désemplissait pas ! S’il ferme ses portes en 1930, il les réouvrira en 1977 après de minutieux travaux de rénovation laissant apparaître une époustouflante construction ornée de somptueuses dorures, colonnes… C’est à Kamel Ouali que la direction a confié la mise en scène et la chorégraphie des revues dès 2018.

Un nouvel élan après la Deuxième Guerre mondiale

Une danseuse de french cancan
Une danseuse de french cancan exécute le grand écart sur la scène du Cabaret de Licques

D’un lieu ouvert à tous, le cabaret, à l’approche de la Première Guerre, est devenu le rendez-vous des plus riches à cause de l’augmentation des prix. C’est ainsi qu’après-guerre, dès 1946, la démocratisation du cabaret est remise  à l’ordre du jour avec l’exemple du Lido qui a inauguré un lieu de divertissement plus accessible au Tout-Paris. L’endroit a vu se produire Edith Piaf, Dalida et plus récemment l’incontournable Elton John.

La saga des cabarets a ainsi été relancée dans la joie et la frénésie de croquer la vie à la mode française. Le genre ‘cabaret’ évolue au fil des siècles. Aujourd’hui, en plus de boire et de manger, on profite aussi d’un spectacle vivant et en tout point, d’une magnifique qualité artistique : musique, chorégraphie, costumes, danseurs et chanteurs professionnels… et d’une mise en scène de très haut niveau.

Le Moulin rouge, le plus iconique des cabarets parisiens, perpétue la tradition dans les règles du grand art. Depuis 1889, date de sa première ouverture par Joseph Oller et Charles Zidler (à l’époque propriétaires de l’Olympia), le Moulin rouge est la référence en matière de spectacle et d’innovation. Les deux propriétaires construisent alors une piste de danse monumentale avec miroirs, des jardins où trône un énorme éléphant, une galerie dans laquelle il est de bon ton de se chamailler, des promenades à dos d’ânes sont proposées… Un lieu féérique où tout est pensé pour se divertir ! C’est l’époque de l’apparition du French Cancan ou l’art de faire le grand écart et de soulever ses dentelles pour enivrer les convives.

L’espoir et la liberté retrouvés

L’après-guerre est synonyme d’insouciance, de joie de vivre, mais aussi une période transitoire entre deux siècles. Les barrières sociales semblent tomber. Les progrès industriels génèrent des perspectives, de la confiance en l’avenir. En bref, une époque propice à la création artistique, culturelle et à… l’amusement. Gaieté, fantaisie, tous ces sentiments tranchent avec la rigidité ambiante. Des artistes comme Toulouse Lautrec immortaliseront toutes ces scènes de vie sur leurs peintures. Aristide Bruand, lui, enchaînera les chansons anticonformistes.

L’effervescence à Montmartre

Les music-halls et les cafés vont se multiplier. Le spectacle est aussi bien sur scène que dans la salle ! Ces lieux accueillent dans un joyeux chahut les ouvriers, les artistes, les bourgeois, les aristocrates… Ces derniers côtoient désormais les saltimbanques au coeur des salles de spectacles. A cette époque les Français ont besoin de légèreté, d’euphorie, mais aussi de rire et de rêver après  la guerre.

Aujourd’hui, les Grands Cabaret français ne sont plus l’apanage de Paris

Avec plus de 250 établissements sur le territoire, le nombre de cabarets s’est aujourd’hui envolé. Leur succès est notamment dû à la formule dîner-spectacle qui enchante les sens des Français et des touristes étrangers. Ceux-ci viennent spécialement pour apprécier un moment hors du temps en toute bienveillance, pour rire et s’émerveiller comme des enfants.

Il y en a pour tous les styles et tous les goûts. Petits et grands cabarets en province, comme le Cabaret de Licques sur la Côte d’Opale, n’ont rien n’a envier aux plus célèbres cabarets parisiens. Magicien, danseuses, artistes de renom et gastronomie sont les ingrédients clés pour transporter les spectateurs vers un voyage inoubliable. Un joli cadeau à offrir à ceux qu’on aime !

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Guillaume Cocquerel

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